La Chute

Icare n’a qu’un rêve : apprendre à voler. Face au roi Minos, elle est prête à se défendre bec et plumes pour prendre son envol. En revisitant ce mythe grec, La Chute invite à imaginer des lignes de fuite et à se façonner des ailes. 

Deux oiseaux des villes – observateurs curieux des comportements du monde humain – scrutent le tableau La chute d’Icare de Pieter Bruegel. À l’avant-plan, un laboureur travaille la terre. Plus loin, un berger contemple le ciel. À l’arrière, un bateau navigue sur des eaux calmes. C’est un paysage. Un paysage ensoleillé de bord de mer. Mais quand on y regarde de plus près, là au coin du tableau, deux jambes se débattent dans les flots. Des plumes voltigent. Icare se noie. Pourquoi personne ne semble s’en soucier ?

 Bouleversée par le tableau, l’une des deux oiseaux rappelle à son complice l’histoire de cet humain qui, en volant trop près du soleil, s’est brûlé les ailes. Elle l’amène à voir ce que personne ne perçoit. Ensemble, les oiseaux décident de rejouer le mythe à leur manière. En interrogeant ce qui guide notre regard, La Chute secoue la morale que véhicule le mythe d’Icare : doit-on penser que tout envol est voué à la chute ? 

« Avec un bagout irrésistible et un humour décapant, Martin Rouet et Aloula Watel manipulent draps, arbres synthétiques, maisons miniatures, boules à facettes et châteaux de pacotille pour donner des ailes à notre imagination.» - Catherine Makereel, Le Soir

Avec l’aide des Tournées Art et Vie

©Photo : Annah Schaeffer