Des formes et du sacré

« Ma pratique se fait souvent en rapport avec les lieux où je travaille. Elle met en lien mon amour de l’histoire de l’art et ma vision de la forme. Certaines pièces du passé poussent à la transformation de celles-ci dans un langage neuf, comme je l’ai fait, par exemple, pour les douze apôtres et Jésus d’El Greco, des tableaux qui se trouvent à Tolède. Ont surgi de cette entente mystérieuse entre les œuvres anciennes et moi des versions sculpturales contemporaines. Mon obsession de l’aspect formel en sculpture se transforme selon l’expérience que j’entretiens avec les forces imperceptibles. Je me dis : il faut modeler le sens, tailler l’émotion, instruire le concept, donner une forme à la force : façonner l’invisible ».

Les pièces souvent massives, de bois attaqué à la tronçonneuse ou de bronze d’Annabelle Hyvrier, dégagent une paradoxale délicatesse, assumant une pratique classique, mais qui se dégage du temps ou des époques en trouvant son propre chemin. Une salutaire ambiguïté dans un monde célébrant parfois fertilement le tout contemporain.

Organisation : maison de la culture de Tournai

ahyvrier.com